Amiens, 25 novembre 2011.
D.O.B. 2012
Intervention de Michel GUINIOT
au nom du groupe Front National
Monsieur le Président, Monsieur le Président du CESER, Chers Collègues,
Ce débat d'orientations budgétaires 2012 n'a pas beaucoup de différences par rapport à l'année dernière si ce n'est dans sa présentation.
Un peu plus complet, avec un état de la dette et des prévisions de dépenses et de recettes assez précis et pour lequel je félicite les services de la Région pour la qualité de leur travail.
Si la présentation de ce rapport s'est amélioré, son contenu politique nous laisse encore, cette année, imaginer ce que les Picards vont devoir subir...
L'emploi est devenu la priorité de notre collectivité. Ce vœux, qui part de bonnes intentions, n'est pour le moment pas encore suivi d'effets concrets. Surtout au regard du nombre de chômeurs en constante augmentation dans notre région puisque nous dépassons les 140.000 chômeurs toutes catégories confondues en Picardie. Le département de l'Oise subissant la plus forte hausse.
Malheureusement, dans le domaine de la formation initiale comme dans beaucoup d'autres, vous ne regardez les problèmes que par le petit bout de la lorgnette. Pas un mot sur les raisons de la sortie de l'école de nombreux Picards sans aucun diplôme. Peut-être parce qu'il ne faut surtout pas froisser une partie de votre électorat que constitue l'éducation nationale.
Alors que votre candidat à l'élection présidentielle promet de créer 60 à 70.000 postes dans l'éducation nationale ; pour compenser les carences de l'éducation nationale vous mettez en place de multiples dispositifs qui sont, bien évidemment, très coûteux et pour lesquels il n'y pas d'objectif réellement fixé.
Je vous rappelle, encore une fois, qu'il y a bien longtemps que le Front National défend la formation professionnelle et l'apprentissage alors que le PS et toute la gauche défendaient l'allongement des études et le BAC distribué de manière universelle.
Dernière remarque, concernant le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles, pas un mot sur l'illettrisme et les raisons de son aggravation dans certains secteurs de la Picardie. Par contre, la lutte contre les discriminations, elle, y est bien évidemment largement citée. Par conséquent, comment nier qu'il ne s'agisse pas d'un document politiquement partisan.
Un mot concernant l'artisanat et le commerce pour lequel vous devriez mettre en place, en 2012, un plan régional d'actions en faveur de l'artisanat et du commerce au bout de 8 ans de mandature... Il vous en a fallu du temps pour penser à eux !
D'ailleurs d'ici 2012, votre plan ne servira certainement plus à rien puisque, malheureusement, des milliers d'entre eux auront encore disparu sous la pression de la grande distribution, chère au grand capital et aux amis de N. Sarkozy.
Permettre à chaque jeune de réussir son entrée dans la vie
Relativement à votre nouveau leitmotiv, la réussite éducative, on s'aperçoit qu'elle est mise à toute les sauces. A défaut de réelles nouveautés, on découvre que la réussite éducative n'est en fait qu'une nouvelle ritournelle trouvée, très certainement, par un très bon et très onéreux cabinet en communication.
Bien vivre partout en Picardie
Concernant la santé, au prétexte de ce sujet vous faits encore et exclusivement la promotion de la contraception alors qu'au contraire, au nom du "bien vivre", que vous chérissez tant, vous devriez faire la promotion d'une politique visant à aider à donner et à accueillir la vie.
Pour lutter notamment contre la précarité énergétique, vous souhaitez inciter les propriétaires à faire des travaux dans leur logement alors que ces derniers ont justement déjà bien du mal à payer leurs factures d'énergie.
Relativement à la culture, ou plutôt à votre bobo-gaucho culture, nous ne pensons pas, à écouter ce que nous disent les Picards, qu'elle soit beaucoup appréciée. Il est vrai qu'au regard des dossiers que M. Reuters nous présente à chaque Commission Permanente, il n'y a, malheureusement, pas de quoi inciter les foules à aller voir certaines compagnies.
Concernant les transports, nous réclamons la signature d'une convention spécifique de partenariat entre la région et RFF.
Cette convention d’une durée minimum de 4 ans visera :
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Le management de la régularité des circulations, comme l’échange d’informations sur la régularité, les causes de dysfonctionnements, les pistes de solutions et les retours d’expériences ;
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La planification des sillons, l’allocation des capacités, le calendrier des travaux et leur impact sur les circulations ;
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L’amélioration de la performance du réseau, des pôles d’échanges intermodaux et de l’accessibilité des gares ;
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La fourniture de toutes les données avec leurs mises à jour, se rapportant à l’ensemble de l’infrastructure ferroviaire de Picardie, y compris celles ne supportant pas de services TER (Ligne à Grande Vitesse, Voie Unique à Trafic Restreint, Embranchements Particuliers, Voies Mères d’Embranchement...)
Canal Seine Nord
Pour le Canal Seine Nord Europe, dont aucun bouclage financier n'est encore d'actualité ; vous indiquez que les 3 plates-formes multimodales suscitent, elles aussi, des questions quant à leurs conditions de financement et de mise en œuvre technique.
Quand dira-t-on la vérité sur cette arlésienne, miroir aux alouettes pour les chômeurs de la région ?
Monsieur le Président, rien que pour ces raisons vous comprendrez aisément nos doutes quant à la date de réalisation et de signature du contrat de partenariat public privé fixée à la fin 2012.
Je n'ose imaginer que vous aussi vous cédez au jeu des effets d'annonces tant pratiqué par certains ! Mais il vrai que 2012 est une année chargée d'élections.
Coopération internationale
La coopération internationale dans votre DOB passe quasiment inaperçue. Seulement quelques lignes. Pourtant au regard des sommes injectées dans ce dispositif on pourrait s'attendre à un peu plus. Il nous faudra attendre le budget pour connaître les résultats de l'évaluation réalisée cette année. Résultats qui de toute façon me profiteront en rien pour les Picards en difficultés.
CONCLUSION
Pour conclure, Monsieur le Président, je vais bien évidemment, aborder une nouvelle fois la dette régionale.
Le 17 décembre de l'an dernier, je dénonçais déjà la multitude d'emprunts que vous aviez souscrits et qui pèsent sur le dos des contribuables Picards d'aujourd'hui et de demain, pour un montant de 640 millions d'euros.
Avec une estimation d'environ 645 millions d'euros d'en-cours pour la fin d'exercice 2011, vous annoncez, d'ores et déjà, emprunter à nouveau 120 millions d'euros pour l'exercice 2012.
Et bien, Monsieur le Président, je vous prédits que, pour l'année à venir, nous verrons passer, lors d'autres réunions de notre assemblée, de nouveaux emprunts qui serviront à financer un certain nombre de politiques aussi inutiles qu'inefficaces.
A défaut de ne plus pouvoir matraquer directement le contribuable, vous n'avez, c'est vrai, plus que cette solution : matraquer à distance générationnelle le Picard.
Je connais déjà votre réponse : "le méchant Etat UMP ne nous donne plus de sous et en plus il gèle nos possibilités de lever l'impôt"... Ce qui est peut-être mieux comme cela au regard de ce qui est fait de l'argent public.
Mais il existe d'autres solutions. A l'inverse de ce que vous faites depuis votre arrivée à la tête du Conseil Régional de Picardie, nous proposerons des mesures pour diminuer les dépenses.
Au moment où notre pays traverse une crise financière et sociale gravissime et où nos gouvernants parlent de plan de rigueur mais qui ne s'applique qu'à nos compatriotes et pas aux élites, une de ces mesures symboliques consisterait à diminuer les indemnités perçues par l'ensemble les élus de cette assemblée ainsi que celles du CESER.
A l'instar du gouvernement et de Sarkozy qui gesticulent afin de faire croire qu'ils vont sauver la France en matière de finances, vous allez assurément nous démontrer dans une quinzaine de jours, que la situation financière de la région est bonne et que tout va bien Madame la Marquise.
Nous prenons acte de votre DOB qui ne suscite pas beaucoup d'espoir de changement de politique de votre part.